Description |
126 pages ; 21 cm. |
Note |
Glossaire. |
Résumé |
Fils d'un père sénégalais et d'une mère bretonne, Erwan est envoyé dans un internat pour garçons difficiles pour "avoir poussé le bouchon un peu loin" (p. 10) et pris l'habitude de répondre avec les poings au racisme dont il est victime au quotidien. L'adolescent s'accroche à l'idée qu'il ne lui reste que quelques mois d'école obligatoire et se prépare à suivre les traces de son camionneur de père à défaut de pouvoir devenir boxeur comme son idole, Rubin Carter. Sa vie est toutefois complètement chamboulée par sa rencontre avec un professeur qui perçoit son besoin de se dépenser physiquement et qui lui propose d'effectuer un stage de palefrenier dans un centre équestre de la région. Erwan y est accueilli par Gilbert, un homme bourru qui tient un discours rempli de préjugés sans même le réaliser. Néanmoins touché par la gentillesse et les petites attentions dont le couvre son employeur (qui lui transmets son savoir et lui accroche un sac de sable dans la grange), le protagoniste apprend à calmer ses ardeurs, à ne plus dégainer au quart de tour et à canaliser sa colère sur le ring. Et, soudain, l'avenir s'annonce plus léger et lumineux... [SDM] |
Critique |
Un roman coup de poing qui dresse le portrait émouvant d'un jeune métis qui est confronté quotidiennement à un racisme banalisé et socialement accepté, à des mots envoyés comme des uppercuts auxquels il réagit d'abord par la violence avant d'apprendre à canaliser cette dernière pour son propre bien. Sa présence au centre équestre est également l'occasion de faire cheminer Gilbert, qui prend sa défense contre des gens qui l'accusent injustement d'un vol commis dans la région tout en affirmant avec lucidité: "Moi aussi, il y a un mois, je t'aurais appelé Oncle Ben's ou Banania [...] Je vais peut-être pas changer du jour au lendemain, parce qu'on est nés là-dedans, mais je te promets de tenir ma langue un peu plus" (p. 126). D'une plume pétrie de sensibilité, l'auteur démontre ainsi qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir pour vivre dans une société juste et égalitaire, et ce, à travers le portrait d'un adolescent intelligent et profondément humain, dont le discours est émaillé de références à Rubin Carter, qui fut injustement emprisonné pour un crime qu'il n'avait pas commis, mais également à l'histoire des Noirs et aux persécutions dont ils sont victimes, de l'esclavagisme aux répressions policières contemporaines. Un seul bémol, le portrait un peu stéréotypé qui est fait de l'Amérique à travers ces deux citations qui auraient mérité d'être un peu plus nuancées: "Moi qui suis noir de peau, là-bas, en Amérique, j'aurais été considéré toute ma vie comme un descendant d'esclaves" (p. 10) et "Au pays de Carter, ils [les Noirs] se font dégommer par centaines, et souvent par la police, comme si ces gens avaient hérité du droit de tuer de leurs ancêtres lyncheurs" (p. 18). [SDM] |
Public cible |
J 4. |
Langue |
Texte en français. |
ISBN |
9782812614910 (broché) |
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